Essais affectueux pour se camoufler dans la grotte.

 

Entre un espace de travail et un espace de collection, je propose une mise en scène de ma propre recherche : comment devenir-pierre. Il s’agit des essais plastiques qui ont pour visée d’habiter la possibilité du temps, le temps d’une pierre à l’intérieur de la grotte, un témoin actif de l’histoire géologique et humain.  Devenir-pierre peut être la voie pour s’égarer dans les galeries interdites, rentrer dans des recoins inexplorés, une manière de comprendre la sédimentation et la filtration du temps. Devenir-pierre est un arrêt pour observer tous les mouvements placés dans son corps.

J’essaye de me rapprocher  la pierre et qu’elle se rapproche à moi, que la pierre rentre dans mon quotidien, que je sois à sa place. Me regarder dans un miroir et voir tous les fissures qui composent la pierre. Ce sont les masques qui invoquent le calme. Une manière affectueuse d’arrêter mon souffle et sentir l’humidité à l’intérieur de la caverne.

A travers une série d’empreintes en terre, des objets trouvés, des modelages et des dessins dans la grotte, je compose des situations anachroniques avec l’idée d’une archéologie comparée entre gestes anciens de la préhistoire et gestes ordinaires de la vie moderne. Un montage temporel qui tend à équilibrer toutes les strates de la cavité. Une situation précaire dans une scénographie domestique pour accueillir toutes les hypothèses que la grotte accumule.

C’est le processus artistique pendant cette résidence artistique Caza d’Oro que j’offre au public, un espace entre laboratoire et cabinet de curiosités, où je compose des relations entre les impressions, les questions, les formes et les traces que j’ai récupérées pendant les visites et promenades autour de la grotte de Mas d’Azil et autres grottes de l’Ariège.

Natalia Castañeda Arbelaez

Éclairage intérieur Video installations, 6’14”.

Musique : Enna ira ma, Sergio Castrillón Arcila.

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