À la recherche de repères, la constance du geste graphique m’a permis de redessiner un territoire. Dans l’insistance du tracé, une vibration, inquiète, rappelle la difficulté de remuer. Les atmosphères du présent deviennent le sujet, et les éléments de la nature surgissent dans les rythmes gestuels de la ligne. Cadences qui à la fois suggèrent un équilibre et présagent un bouleversement.

Le dessin, c’est penser ailleurs à travers le temps, ligne par ligne, point par point, un enchaînement d’idées qui s’entrecroisent entre elles sans qu’aucune d’elles ne persistent. La ligne est vacillante, maladroite, obstinée. Elle se déplace, elle s’obsède, elle s’épuise. Elle tente le terrain par une impulsion cartographique. Elle s’approche de la sculpture, elle l’enveloppe. Un recouvrement tremblant révèle une présence intérieure en chaque objet.

Des formes simples sont mises en péril par l’assemblage des socles improbables, la tension est ajustée par la fragilité apparente de l’inscription du tracé sur la sculpture. Les formes évoquent des éléments picturaux propres au paysage et en composent dans l’espace une topographie reconnaissable.

Un jardin noir et blanc s’inscrit dans l’espace de la galerie; un décor paysager qui propose un cheminement et invite à la marche du spectateur. Le parcours est marqué par le rituel du dessin sédimenté sur des flaques informes de plâtre figé. Alternants différents médiums, les œuvres se succèdent dans l‘accrochage. Le regard, mouvant, circule entre les pièces, partageant l’intimité d’une forme géométrique à la surface rayonnante autant que l’espace insondable d’une colonne vaporeuse.

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