J’ai compris tôt l’impossibilité de capter l’intensité de la lumière naturelle à travers un medium opaque comme la peinture ; cette légère frustration est le fils qui a tracé mon chemin, dans un exercice d’insistance face à la difficulté même de la tentative.

En correspondance avec Julia, une amie de Mexico, nous avons partagé une action d’inventaire et suivi d’un phénomène ordinaire : l’aube et le couché du soleil visible depuis différentes latitudes. A travers une routine simple et poétique, nous avons centré nos regards sur la scène unique que le ciel nous octroie depuis différents points cardinaux, dans un échange simultané d’atmosphères présentes.

Pendant ce court instant de transition entre l’obscurité et la lumière, le ciel apparait de couleur rouge, en une transition qui parait magique. Au moment de commencer et de terminer le jour, la lumière solaire parcourt sa plus longue trajectoire en dispersant les ondes électromagnétiques courtes du bleu, pour laisser les plus longues, de l’orange et du rouge, entrer dans nos yeux. Cette transition rend visible le rouge, de l’aube et du couchant, comme un fils qui connecte la nuit et le jour, dans la promesse de se suivre dans le cycle du temps, avec la certitude que le destin s’écrit chaque jour.

Cette action conjointe a créé un lien de responsabilité à travers l’affection, où ma curiosité pour ce ciel oraculaire de tradition Maya a servi de référent pour l’interprétation picturale. Cette tentative échouée de capturer l’intensité lumineuse à travers la peinture s’est convertie en une réponse fluide pour abstraire le mouvement incessant qu’on enregistre du temps, de la lumière face à nos yeux, et ainsi pouvoir réaffirmer des liens affectifs avec le présent.

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